Les réseaux sociaux
Les réseaux sociaux, tels que Facebook et Twitter, ont depuis maintenant une dizaine d’années réussi à s’investir au plus profond de nos sociétés en dépassant toutes les limites traditionnelles.
Leur force ? Être capable de se réinventer sans cesse, de s’adapter aux nouveaux besoins et de proposer aux utilisateurs suffisamment de nouveautés au point d'y consacrer beaucoup de temps.
Cette nouvelle addiction peut être dangereuse, car les réseaux dits « de partage d’informations » se sont révélés être des instruments de manipulation capable d’influer le comportement des utilisateurs.
Les internautes sont réunis dans des bulles, les informations mises en valeur correspondent à une vision du monde choisie par des algorithmes et non plus à une réalité complexe du monde. Dès lors, les réseaux sociaux influencent-ils la politique ? Comment la politique use-t-elle des réseaux sociaux ?
Les réseaux sociaux participent-ils à la composition politique du monde ?
L’émergence des printemps arabes, l’élection de Trump, les propagandes russes … Nul doute que les réseaux sociaux font partie des outils majeurs d’influence de la politique dans le monde.
Trump et l’ingérence russe via Facebook
Le cas des dernières élections américaines montrent la tension qui existe sur ces questions. Les observateurs du monde entier, aidés par la puissance des données, donnaient largement vainqueur le camp démocrate et pourtant c’est bien Donald Trump qui est sorti vainqueur.
Aujourd’hui les liens entre son équipe de campagne et les hauts dignitaires russes ont été dévoilés. Plusieurs membres de l’équipe présidentielle ont été mis en cause et écarté du pouvoir. Mark Zuckerberg est passé devant le Congrès américain pour s’expliquer sur comment la Russie avait-elle pu influencer une partie de l’électorat vers le choix républicain. Le gouvernement russe aurait payé près de 100 000 dollars de publicité sur le réseau, ne changeant pas les résultats de l’élection. Alors que selon Zuckerberg le réseau aurait été capable d'autorégulation et que les Russes n’auraient normalement pas pu payer de publicité. Ce n’est que sous les menaces de perquisitions que le gouvernement américain a pu obtenir des informations de la part de Facebook, obligeant son dirigeant à revoir son discours. Le roi des réseaux sociaux démontre alors son incapacité à l’autorégulation.
Facebook, avec sa base de donnée mondiale, observe les activités sur ce réseau et est donc capable de proposer aux annonceurs un ciblage extrême. Plusieurs solutions sont proposées devant tant d’inactions comme le démantèlement de l’entreprise en plusieurs entités, le passage d’une entreprise à une ONG ou encore en incluant de nouveaux membres pour diversifier son équipe dirigeante tout en introduisant des principes journalistiques.Le réseau n’a fait preuve d’aucune déontologie lorsqu'il a proposé à tous les annonceurs, pendant les élections américaines, une segmentation de l’électorat américain en 5 grandes tendances (elles-mêmes sous-divisées en 14 segments politiques). De même, il ne s’est pas suffisamment préoccupé du phénomène des « Fake News » en ne proposant qu’un outil peu efficace rendant véridiques tous les articles n’étant pas faux.
Utilisation directe des réseaux sociaux, en France...
Les hommes et femmes politiques se servent aussi des réseaux sociaux de manière plus directe, comme ils le faisaient il y a quelques années avec la télévision.
La communication connectée permet aux professionnels de la politique de s’adapter à leur époque, de diffuser leurs images et de mieux cibler un message vers leurs électeurs notamment grâce à l’aide d’algorithmes. L’un des avantages certains de professionnaliser son discours sur les réseaux sociaux est de choisir quel discours distribuer à quel électeur, le tout sans passer par des intermédiaires. Les politiques reprennent en mains leur image.
Jean Luc Mélenchon par la création de sa chaîne YouTube, ceci lui a permit de se passer des intermédiaires habituels (les grands médias). Les vidéos produites sont ensuite diffuser rapidement à travers les autres plateformes pour toucher rapidement une large population le tout sans dépendre des horaires de diffusions des chaînes de télévision forcément limités.C’est ce qu’à fait
Si les réseaux sociaux sont une nouvelle ouverture pour les personnages politiques, ils se révèlent également être un formidable écho à la politique du vide.
La dernière campagne présidentielle française a été minée entre autres par les affaires et révélations autour de François Fillon ayant ainsi focalisé le débat public sur ces seules affaires au lieu de développer d’autres éléments pourtant fondamentaux sur la politique à mener au cours des 5 prochaines années. Selon Christophe Piar, maître de conférence à Science Po Paris, les Tweets assassins, tribunes sur Facebook font maintenant partie des différents moyens pour entrer dans le débat public. Ils ont la particularité de toucher davantage leurs propres militants, mais peuvent aussi intéresser les médias traditionnels et alors toucher le grand public. On comprend ainsi qu’il est plus utile de choquer à la manière d’un Trump pour gagner de l’attention que d’expliquer une vision politique limitée par 140 caractères reprise par peu de médias.
Politique intérieure, interventions extérieures, les réseaux sociaux sont utilisés partout en politique. Ils s’imposent aujourd’hui comme de nouveaux médias avec des objectifs multiples allant de la dénonciation des opposants politiques à la publicité de leurs propres actions.
Les deux buts identifiés à la lecture des différents articles qui m’ont permis la réalisation de ce billet, sont que la communication sur ces plateformes fait rarement changer d’avis une personne mais la conforte dans ses idées tout en essayant d’être reprise par des journalistes pour toucher des communautés plus larges que les sympathisants habituels.
Aurélien Rodier
Sources :
http://www.internetactu.net/a-lire-ailleurs/facebook-est-il-devenu-incontrolable/
http://www.lefigaro.fr/vox/politique/2017/03/22/31001-20170322ARTFIG00290-affaires-medias-reseaux-sociaux-la-politique-impossible.php
http://www.lefigaro.fr/politique/le-scan/2016/12/27/25001-20161227ARTFIG00004-pourquoi-les-politiques-s-expriment-autant-sur-les-reseaux-sociaux.php
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